Friday, May 13, 2005

 

217 ans après son naufrage, la frégate de La Pérouse repérée

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Liberation
May 11, 2005

Grâce à un sextant découvert sur les lieux où «la Boussole» s'était abîmée en 1788 au large des îles Salomon, les responsables de l'opération de fouilles ont pu identifier le bateau.

On sait où est «la Boussole». La mythique frégate que commandait monsieur de La Pérouse quand elle s'est abîmée en mer en 1788 dans l'archipel des îles Salomon (Pacifique sud) a été identifiée dans le site dit «de la faille». L'autre navire de l'expédition, «l'Astrolabe», dirigée par le commandant en second Paul-Antoine Fleuriot de Langle, repose dans une autre faille, la Fausse-passe. Mettre un nom sur chacune des deux épaves était un des objectifs principaux de la campagne de recherche partie le 18 avril de Nouvelle-Calédonie sur le bâtiment «Jacques-Cartier» de la Marine nationale.

C'est un sextant qui a permis de mettre un nom sur les épaves. L'objet, découvert il y a une semaine par 12 mètres de fond, portait des inscriptions sur une plaque en laiton. Jean-Bernard Memet, du centre de recherche et de restauration Arc-Antique de Nantes, relève un nom : «Mercier». Le président de l'association Salomon, Alain Conan, se plonge alors dans les photocopies de ses archives et épluche particulièrement les listes d'inventaire des navires. «Il découvre soudain avec émotion qu'un petit paragraphe dans la liste de “la Boussole” précise qu'un sextant confié par l'Académie royale de Marine fut fabriqué par le “sieur Mercier”», selon le communiqué de l'association. Une annotation qui se révèle «providentielle» puisqu'elle permet «après plus de deux siècles de recherches et de doutes, l'identification des deux vaisseaux du roi perdus à Vanikoro».

Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, était parti en août 1785 avec ses deux frégates et 220 marins et scientifiques pour explorer le monde, à la demande de Louis XVI. Le 10 mars 1788, ils quittent l'Australie en direction de la Nouvelle-Calédonie. Et puis plus rien. La disparition de La Pérouse fut longtemps un mystère. Louis XVI en montant sur l'échafaud aurait encore demandé: «A-t-on des nouvelles de Monsieur de Lapérouse?». Un squelette, remarquablement conservé, avait été découvert en 2003. Plusieurs dizaines d'objets – balles de mousquet, perles de verroterie, boucles de ceinture, morceaux de bougeoir et plats en argent – ont été également remontés du site de «la Boussole» depuis le début de cette campagne de fouilles, fin avril. Parmi les 70 membres de l'expédition de fouilles – auxquels s'ajoutent 52 membres d'équipage –, on compte des descendants des deux capitaines : Marc de Lapérouse et Alain Fleuriot de Langle.

Le retour de la mission est prévu le 16 mai à Nouméa. Selon la Marine, aucune autre n'est prévue, parce que selon une porte-parole «il n'y a plus grand-chose à fouiller en mer». Il est établi en revanche qu'il y a eu des survivants, qu'ils ont pu rejoindre la terre, mais le mystère reste entier sur qui ils étaient et ce qu'ils sont devenus. La Marine devrait faire le bilan de cette expédition d'ici six mois pour, éventuellement, en envisager les suites.

Pour suivre l'expédition Vanikoro au jour le jour.

Un dossier sur l'association Salomon, de Nouvelle-Calédonie, qui est sur les traces de La Pérouse depuis 24 ans.


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www.dofundodomar.blogspot.com

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